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Que le vote électronique «à la belge» coûte si cher, le savait-on en le proposant en 1991 et 1994 ?


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Il est possible que non: il peut y avoir eu une différence entre les calculs de l’époque et la situation actuelle. En effet, on avait prévu que les machines à voter pourraient servir d’ordinateurs de bureau dans les administrations communales, en dehors des périodes électorales. Mais...(pour la suite cliquez sur la question)

Il est possible que non: il peut y avoir eu une différence entre les calculs de l’époque et la situation actuelle. En effet, on avait prévu que les machines à voter pourraient servir d’ordinateurs de bureau dans les administrations communales, en dehors des périodes électorales. Mais cela s’est avéré à ce point difficile en pratique qu’aucune commune ne l’a fait. Les machines sont donc restées inutilisées et stockées aux frais des communes. En outre, il faut savoir qu’un ordinateur, même s’il n’est pas utilisé, a une «date de péremption» qui est de 10 ans. En 10 ans, il y a en moyenne sept journées de vote: un ordinateur n’est donc utilisé que sept fois avant de devoir être détruit parce que périmé, sans avoir été «rentabilisé» entre temps! Il en découle que chaque vote coûte en moyenne 3 euros de plus que le vote papier. En 1991, on prévoyait que les machines seraient utilisées toute l’année ce qui aurait permis de les rentabiliser en dehors des élections.
D’autre part, il s’avère qu’une importante assistance technique est nécessaire de la part des firmes privées productrices des machines pour faire face aux pannes et divers problèmes pouvant survenir lors des élections. L’intervention de ces «spécialistes» informaticiens a représenté un budget de plus de 2 millions d’euros en 2004, alors que 44% seulement des Belges votaient de manière informatisée. Une éventuelle généralisation du vote automatisé en Belgique pourrait donc doubler ce montant. Et même si les ordinateurs étaient utilisés entre les périodes d’élection, le vote électronique resterait bien plus cher que le «vote papier»: 4,50 euros par vote en mode électronique contre un total de 1,5 euro pour le vote sur papier, tout compris! On peut donc penser que ce coût très élevé du «support technique» n’a pas été estimé à sa vraie valeur en 1991 ou 1994, car on aurait pu supposer plus de prudence de la part de nos dirigeants pour l’instaurer, s’ils en avaient été informés.

N.B. : Des documents permettant de comparer les coûts respectifs du vote papier et du vote électronique ont (enfin !) été fournis aux sénateurs par le Ministère de l’Intérieur, le 29/5/2005. Il peuvent être consultés sur le site de PourEVA : Sénat : Le Ministère de l’Intérieur révèle le coût réel du vote électronique